[SANTÉ] L’inadaptation au verre progressif n’existe pas

L’inadaptation au verre progressif est un mythe. A condition de remplir les critères suivants :

En prescrivant une addition plus forte que ce qui est stipulé dans ce tableau,
le risque d’échec est majeur

Tableau inadaptation verres progressifs - La Maison de la Vision à Jacou et Montpellier

En réfraction, il est tentant de sous-corriger une hyperopie ou de sur-corriger une myopie car vous augmentez le confort du patient âgé de moins de 50 ans. Mais cela nécessite forcément de prescrire une addition trop forte ce qui provoque l’échec de l’adaptation en verres progressifs. Ainsi il vous faut correctement évaluer le besoin en VL (vision de loin) et convaincre le patient de ne pas dépasser une acuité de 10 ou 11/10eme. Il faut également vous assurer qu’il n’existe pas chez le patient d’insuffisance de convergence ou la traiter.

Addition trop forte
=
Danger pour le dos

Le verre progressif a été conçu pour respecter une posture naturelle. En mettant une addition trop forte vous modifiez la position de la puissance nécessaire requise par le porteur en fonction du besoin. Vous créez ainsi un déséquilibre visuel qui va être compensé par la posture du porteur.

Bonne posture - La Maison de la Vision à Jacou et Montpellier
Mauvaise posture - La Maison de la Vision à Jacou et Montpellier

Le porteur de verres progressifs doit choisir une grande monture
pour bénéficier de toutes les zones de vision : encore un mythe

Schéma vision - La Maison de la Vision à Jacou et Montpellier

L’accession aux 100% de la VP (vision de près) est très rapide : il suffit d’abaisser le regard de quelques degrés puisque la VP est à 1,7 cm de la VL (vision de loin) pour les verres modernes. Sur de bons verres progressifs, nous pouvons également réduire le couloir de progression de quelques millimètres mais nous ne le recommandons pas.

Le choix de la monture est néanmoins primordial sur d’autres critères

A quoi bon centrer un verre progressif au micron près si la monture glisse sans cesse sur le nez ?

Il faut donc choisir avec minutie sa monture et que le nez de celle-ci corresponde au nez du porteur. En aucun cas l’opticien ne doit « rattraper » un mauvais choix en serrant les branches derrière les oreilles.

D’autre part, la distance verre-œil doit être comprise entre 14 et 16mm.

L’angle pantoscopique (inclinaison du plan de monture) doit être compris entre 8 et 10 degrés.

La précision des centrages est un atout déterminant

Appareil obsolète - La Maison de la Vision à Jacou et Montpellier
Appareil moderne - La Maison de la Vision à Jacou et Montpellier

Exit le pupillomètre à reflets cornéens qui n’accompagne pas la posture du futur porteur, et dont la précision est à 0.5mm près.

Place aux outils qui tiennent compte de l’inclinaison du port de tête afin de centrer les verres progressifs en conditions réelles et non théorique. Les outils performants proposent des PDM (prise de mesure) au micron près (1/10eme de millimètre près).

Comment l’opticien doit-il gérer l’inconfort en verres progressifs ?

En s’assurant que tous les critères soient respectés : réfraction VL juste, addition juste, centrages, distance verre œil, angle pantoscopique, adéquation nasale monture/nez, pédagogie. Vous noterez que sans explication claire de l’utilisation du verre progressif ses avantages peuvent être perçus comme des inconvénients. Que ce soit dans le cas d’un primo-porteur ou pas, la pédagogie est donc indispensable.

Les opticiens de La Maison de la Vision sont formés en continu pour respecter scrupuleusement ces prérogatives.